Cotoyant toutes les couches sociales, Paul Dunac fut un témoin fidèle de la vie rude, heureusement parsemée de joies simples, de ses contemporains.
SOULAGEZ LA MISERE
Le temps s'est refroidi et tout dans la nature
A pris un autre aspect, a changé de couleur,
On entend plus au bois des oiseaux la voix pure,
Il semble que l'on a comme un chagrin au coeur.
Que de feuilles hélas, jonchent déjà la terre
La neige sur les monts commence à se montrer;
Oh vous qui le pouvez, soulagez la misère
En hiver il fait froid et puis il faut manger.
Le mauvais temps est long pour le pauvre qui souffre
Qui n'a rien pour manger, dormir et se vêtir;
Et pendant ce temps là, dans le monde ce gouffre,
Il n'est que dîners fins, bals, luxure et plaisirs.
(Les poèmes du souvenir, Agen, 1890).